La review de Choukizz : That Level Again

64 fois le même niveau, 64 façons différentes de le terminer. C'est à partir de ce simple axiome qu'est construit That Level Again. Vous trouvez ça simpliste? Pas forcément...

La perle rare

Parmi les milliers de jeux proposés sur les plateformes de téléchargement, trouver la perle rare n’est pas une mince affaire. En effet, les jeux les plus populaires, souvent proposés en page d’accueil, ne sont pas forcément d’une qualité exceptionnelle à mes yeux.

That Level Again fait partie de ces petits jeux indé qui méritent qu’on s’attarde sur leur sort. Conçu par Tagir, un mystérieux développeur russe, il est le premier opus d’une série de trois volumes.

Le principe est simple. That Level Again est un jeu de réflexion qui consiste, comme son nom l’indique, à rejouer 64 fois le même niveau. En effet, vous évoluez à chaque fois dans la même pièce constituée de pics, de plateformes, d'un interrupteur et d'une porte, avec le même but : en sortir. La seule variable, c'est la manière dont vous pouvez le faire.



La musique est à l'image du visuel : minimaliste. Même si l'ambiance est assez sympa et en accord avec le caractère à la fois légèrement sombre et calme du jeu, on aurait aimé qu'elle varie un peu plus. Quoiqu'il en soit, pas de fausse note du point de vue purement artistique.

Un gameplay en accord avec son business model

Chaque étape est pourvue d’un titre constamment affiché en haut à gauche de votre écran. Celui-ci est essentiel car il est votre unique indice pour trouver la solution du niveau. Petite précision, le jeu n’est pas proposé en français mais seulement en anglais, russe et espagnol. Rien de très méchant ceci-dit, au pire un petit outil de traduction et le tour est joué.

La difficulté est bien évidemment croissante. Là où ça devient intéressant du point de vue de la méthode de monétisation du jeu, c'est que si vous séchez, vous pouvez réclamer un indice en cliquant sur la petite ampoule située à côté du titre. En contrepartie, vous devrez visionner une publicité. Il faut reconnaître que c'est moins intrusif que beaucoup de jeux mobile bourrés de pub, qui me poussent personnellement à les désinstaller au bout de quelques échecs sanctionnés par un affichage intempestif, non souhaité, et qui perturbe mon expérience de jeu. Ici en gros, si on est assez malin, on a droit à un jeu sans réclame. C'est un principe louable, et en parfait accord avec le gameplay. Il fallait y penser, et le modèle est intéressant.

Oubliez ce que vous savez des jeux de plateforme

Lorsque l'on arrive sur un écran tel que celui de That Level Again (personnage à déplacer, plateformes, pics, etc), on pense obligatoirement, même sans le vouloir, à un jeu de plateforme. Nos vieux réflexes de joueur des années 90 reviennent. C'est une sorte de logique presque inconsciente, encrée en nous depuis toujours. Or dans un jeu de plateforme, comment sait-on vers où diriger son personnage, et quelle action effectuer pour progresser? Grâce au level design. Eh oui! Un bon jeu de plateforme est conçu de manière à ce qu'intuitivement, tout joueur sache ce qu'il a à faire.

Là où That Level Again sort du lot, c'est sur sa capacité à jouer avec les automatismes du joueur, à le déstabiliser. Les codes du jeu de plateforme sont là, du moins visuellement, mais ça s'arrête là. On devra donc aller contre notre intuition. Se fier à l'indice plutôt qu'au visuel, et parfois penser interaction d'une manière globale plutôt que forcément via les déplacements du personnage. Quelquefois aussi utiliser ses neurones, comme dans le cas du niveau 20.

Vous l'aurez compris, ce jeu regorge de bonnes idées et en cela il se rapproche quelque-peu de Fez, qui cassait les codes de la plateforme 2D à sa sortie en 2013.

Même si j'ai effectué mes tests sur Android, il est bien sûr également disponible sur iOS. Sa courte durée de vie et son découpage en séquences bien définies rendent son format idéal pour des sessions de jeu réduites, pendant la pause clope ou aux toilettes par exemple. Je recommande!